Déjà trois jours que je m'éclatais au Spring Break et avec la suite du programme qui s'annonçait je n'allais pas rester très longtemps inactive. C'était pas la joie de partager sa chambre avec sa sœur jumelle récemment découverte, surtout quand cette dernière est votre opposé. Il fallait faire avec et rien de mieux qu'une soirée mousse pour oublier tout ça. J'avais sortie pour l'occasion ma robe bleu transparente et mon maillot de bain rose fushia. Une fois sur place je reconnus quelques personnes que je connaissais très bien, histoire de ne pas finir la soirée complètement seule et saoule, je décidais d'aller les voir. Après de nombreux shots, bières pong et danses très...chaudes avec de parfaits inconnus, il ne restait absolument plus une seule goutte d'alcool dans mon verre. Enfin si je me rappelle bien, le verre que je tiens entre mes mains m'appartenait il y a de ça quelques heures. En direction du bar, j'essayais de marcher le plus droit possible mais avec ces maudits talons, je ressemblais plutôt à un pingouin sur la banquise. Mon verre et mon sac dans une main et mes chaussures dans l'autre, c'est ainsi que j’arrivais au bar. « Un cosmopolitan, un ! » dis-je d'une voix qui se voulait claire. En réalité tout ce que je réussissais à faire c'était de montrer que j'étais saoule mais que j'essayais de le cacher aux yeux de tous. Une fois servie, je sirotais à la paille mon cocktail quand mes yeux se posèrent sur une personne que je n'avais pas revue depuis très longtemps. Mon ex-meilleur ami se tenait près du bar et me fixait comme si j'étais la nouvelle bête de foire des Bahamas. « Non mais franchement même ici on ne peut pas être tranquille une seconde » dis-je à son intention. Prenant mon sac, mes chaussures et mon verre je filais en direction d'un transat près de la piscine. J’espérais qu'il ne m'avait pas suivit, malheureusement en un seul coup d’œil je pouvais apercevoir l'Alpha qui se dirigeait vers le transat que j'occupais.

Sirotant tranquillement mon cocktail sur ce transat, j'étais persuadée qu'il me restait encore assez de ressources pour l'affronter mais mon verre fut très rapidement vide. J'avais chaud, j'étais énervée et je n'avais plus d'alcool de plus j'étais presque sûre que nous allions avoir une réelle conversation mais étais-je vraiment prête ? Après tout ce qu'il m'avait dit durant ce bal de la st-valentin, pour moi une des fêtes les plus ratées soit-dit en passant, je n'arrivais toujours pas à m'en remettre. Je m'étais calmée certes mais notre dispute lorsque je l'avais renvoyé de ma chambre n'avait rien fait pour arranger les choses. Une part de moi me disait d'effacer toutes ses embrouilles de mon esprit et de ne se focaliser que sur tous ces bons moments passés avec lui, tous les sentiments que j'éprouvais depuis si longtemps mais rien n'y faisait une autre part de moi ne pouvait et ne voulait pas lui pardonner. J'avais été blessée dans mon amour propre et j'avais pris cela comme une trahison de sa part. Regardant autour de moi, j'avais du mal à voir très clair et mes pensées étaient vraiment confuses, cette petite fête illégale allait me rendre folle. J'entendis quelques pas s'approcher de plus en plus près et sans me retourner je savais que c'était lui.  « Tu comptes me faire la gueule encore longtemps, Ems ? » Je me retournais pour lui faire face sans dire un mot, mon regard ferait le reste. Sans se dégonfler il s'installa auprès de moi puis dit : « C'est pour toi. Tu refuses peut-être de me parler, mais tu ne refuses jamais un cosmopolitan. » Il me connaissait vraiment bien, je n'en refusais jamais un. Je ne pus m'empêcher de laisser échapper un petit sourire avant d'accepter ce verre. Tout en buvant quelques gorgées je le regardais sans pouvoir prononcer un seul mot. J'étais toujours fâchée mais s'il avait quelque chose à me dire je pourrais au moins l'écouter non ? Ou au pire faire semblant ? « Écoute, je te remercie pour le Cosmo mais ça n’efface pas les mots qui sont sortis de ta bouche. J'aurais jamais pensé que tu les dirais un jour et ça m'a vraiment blessée, je sais même pas si tu le comprends. » lui dis-je en prenant une mine des plus sérieuse. Pour l'instant tout était calme la question était quand est-ce que tout allait partir en vrille ?

Sirotant tranquillement mon cocktail j'attendais qu'Ily me réponde, ce qu'il ne tarda pas à faire : « Si je ne l'aurais pas compris, je me serais pas excusé après. » Je voulais qu'il me le dise, qu'il comprenne par lui-même que ses paroles avaient pu être éprouvantes pour moi. « Je sais que mon impulsivité n'excuse rien, que je ne peux pas retourner en arrière mais je regrette réellement de t'avoir causer du mal. » Je buvais à la paille le cosmo qu'il m'avait apporté tout en essayant de percevoir en lui une once de sincérité. Je pouvais très bien voir qu'il n'était pas si joyeux que cela et qu'il s'en voulait pour ce qu'il m'avait dit mais j'avais toujours cette rancœur qui ne voulait pas me lâcher. « Essaie de te mettre à ma place un peu aussi... t'aurais réagi comment toi ? » Je faillis m'étrangler avec mon précieux breuvage lorsqu'il prononça ses dernières paroles. Je venais de rêver ou quoi ? Il détournait le regard en plus comme s'il ne voulait vraiment pas affronter la vérité. J'étais profondément choquée qu'il ne se remette pas en question plus que ça. C'était lui le fautif pas moi et il tournait la situation à son avantage ce qui ne me plaisait pas du tout. Je sentais lentement la colère monter en moi et je ne cessais de le fixer. « T'es sérieux là ? Franchement tu me déçois. T'es le seul et unique fautif de l'histoire et la seule faute que j'ai commise c'est d'avoir avouer mes sentiments à un homme qui ne le méritait pas. » lui dis-je en haussant le ton. Il releva la tête et je perçus dans son regard des...larmes ? Non mais s'il croyait que ses yeux de chiens battus allaient me faire fondre il était à côté de la plaque. En y réfléchissant bien j'avais envie que tout s'arrête que tout redevienne comme avant, enfin sans Scarlett bien sûr. Je voulais mettre fin à cette querelle qui nous minait le moral à tous les deux mais je ne pouvais tout simplement pas. Impossible pour moi de tourner la page aussi vite. Il avait commis une erreur, je demandais réparation. « Aidan Ilyan O'Callaghan, tu vas bien m'écouter parce que je peux plus continuer ainsi. Tu es en tord dans l'histoire et c'est à toi de réparer l'erreur. Moi, je t'ai poussé à bout ? Juste parce que je parlais en mal de ta Scarlett chérie ? Franchement Ilyan relève toi de cette histoire, elle t'a quitté point barre, passe à autre chose en tout cas moi je peux plus te voir comme la personne que tu étais avant : mon meilleur ami. Cette personne que je connaissais est définitivement parti à mes yeux à moins que tu te décides et le fasse revenir.  J'en ai marre de voir cette pâle copie du mec qui me faisait rire autrefois, jouais avec moi quand on était gamin, s'occupait de moi quand j'étais pas bien, me remontait le moral... » Je ne pouvais finir ma phrase, enfaite je n'avais plus rien à dire. Ma déception était telle que j'allais probablement le perdre pour de bon. Me levant du transat je le regardais attendant le moindre signe, la moindre parole qui me ferait changer d'avis.

L'alcool commençait à atteindre mon cerveau tandis que je me levais pour attendre une quelconque réaction de la part de mon ex-meilleur ami. « Scarlett est ma faiblesse et tu l'uses pour me faire passer pour le méchant de l'histoire. J'ai mal agi et je le reconnais, à ton contraire. Tu n'es pas aussi blanche que neige dans l'histoire non plus. Ce n'est pas moi qui a joué double jeu, qui a passé son temps à prétendre. Et ça tombe bien parce que moi non plus je te reconnais plus. Tu es étrangère à mes yeux à présent. » Je restais la bouche ouverte, choquée par ce que mes oreilles venaient d'entendre. Plus j'y pense plus je me dis que Scarlett me mènera toujours la vie dure. C'est de sa faute à elle si nous sommes devenus comme deux étrangers. Si elle n'avait jamais vu le jour peut-être qu'Ilyan et moi aurions encore une petite chance. Un rire nerveux s'échappa de ma gorge, je ne savais pas ce qui était le mieux : que ma main atterrisse sur sa joue ou que je lui verse le restant de mon cocktail sur la tête ? Non vraiment j'étais en train de me poser la question. Il fallait que je reste digne et que je n'agisse pas pour une fois comme une gamine et tout en lui lançant un regard noir je partis en direction de l'Hôtel. Je n'aimais pas ce que nous étions devenus, j'allais passer tout mon Spring Break à me remémorer tout ce que j'avais fait de mal et je ne voulais pas de ça. J'étais énervée contre lui mais aussi contre moi, j'étais vraiment conne d'avoir cru que tout aurait pu s'arranger entre nous. Soudain je sentis que l'on me retenait par le bras, me retournant je fis face à Ilyan qui était de plus en plus proche de moi. « Ems, attends. » dit-il tout près de moi. J'étais quelque peu tétanisée par le peu d'espace vital qu'il me restait pour respirer. D'un côté j'étais toujours fâchée après lui mais d'un autre côté j'étais tellement heureuse qu'il soit si près de moi, que j'avais envie de goûter ses lèvres. Je n'eus pas le temps de penser à le repousser qu'il m'embrassait déjà. J'avais attendue ce moment depuis tellement longtemps que je n'arrivais pas à réaliser que ça se produisait vraiment. L'alcool et moi ne faisions qu'un à cette heure de la soirée et il agissait souvent à ma place durant le Spring Break. Pendant quelques secondes j'essayais d'oublier tout ce que j'avais pu ressentir comme rancœur et comme colère envers lui. Tout en lui rendant son baiser je me pressais un peu plus contre lui et passais une main dans ses cheveux. Heureuse je l'étais mais j'étais toujours en colère aussi. Reprenant mon souffle, je collais mon front contre le sien : « Et tu penses qu'un baiser va tout arranger ? » lui dis-je avec un sourire en coin. Bien sûr qu'il avait arranger une bonne partie de nos disputes mais c'était la première fois que j'en voulais plus. Dans ses bras j'avais l'impression qu'il était enfin à moi où n'étais-ce qu'une simple illusion ?

Le hall de l'hôtel était entièrement vide à cette heure-ci, soit parce que les étudiants étaient tous entrain de faire la fête ou soit car ils étaient respectivement dans leur chambre entrain de dormir ou de s'adonner à d'autres activités que je n'osais imaginer. Il ne restait qu'Ilyan et moi à présent et ce baiser m'avait laisser sur ma fin. J'en voulais plus et je voyais dans son regard que lui aussi. Il me sortit de ma rêverie en prononçant ce que je savais déjà : « Sûrement pas tout, mais une bonne partie. » me dit-il amusé. Il me serra contre lui et me glissa à l'oreille : « Tu devrais me suivre, Mademoiselle...» dit-il tout en me prenant par la main pour m’amener jusqu'à l'ascenseur. Je plongeais mon regard dans le sien et me mordait la lèvre inférieure. Il était si craquant que j'avais envie de passer à l'étape suivante, tout de suite, maintenant ! Lorsque l'ascenseur arrivait à l'étage désiré je me jetais sûr lui telle une lionne affamée. Nous nous embrassions encore pendant quelques minutes nous cognant dans quelques portes au passage mais je m'en fichais royalement. Arrivés dans sa chambre il me dézippa ma robe bien trop lentement à mon goût et je ne mis que quelques secondes à lui enlever ce qu'il lui restait de fringue. Cette nuit fut parfaite et je me demande encore pourquoi je suis partie comme une voleuse le lendemain matin, sans même laisser un seul mot.