[ANTHONY]Tel un ange qui sauve l'âme en peine...

Je ne sais plus quoi faire...

Anthony Lewis

Alice avait quitté la soirée bien trop tôt au gout de ses amis. Mais elle n'avait plus le cœur à s'amuser. Elle avait feint de se sentir mal et d'être fatiguée. Elle était totalement ivre et titubait sur la plage, telle une pauvre âme en peine. Océane était une amie en or mais rien, rien n'arrivait à lui faire oublier l'absence de Matthew. Et elle espérait profondément qu'il ne soit pas en train de dormir dans les bras d'une autre. Ça lui crevait le cœur rien que d'y penser. Son estomac en était tout chamboulé. Ou alors c'était le trop plein d'alcool. La jeune femme poussa un long soupir. Elle avait encore une bouteille de champagne à la main, pleine au trois quart. Mais elle s'en fichait de s'en rendre malade. Elle voulait oublier ce garçon qui était en train de la tuer.

La jeune femme déambulait sur la plage, le cœur en sang. Elle s'arrêta alors, face à la mer, et contempla le paysage nocturne. La lune se reflétait à la surface de l'eau, scintillante, si belle. Alice pinça les lèvres. C'était un beau paysage pour mourir non? Et si... Et si elle allait se glisser dans l'eau, s'enfoncer dans les fonds marins et ne jamais en ressortir. Ça, ça lui ferait tout oublier. Oui, c'était peut être une solution. Alice sentait les larmes rouler sur ses joues, encore. Elle pleurait encore. La jeune femme fit un pas en avant pour se diriger vers l'eau mais le trop plein d'alcool la fit basculer en arrière. Et voilà qu'Alice se retrouva les fesses dans le sable.

M... Merde!

N'ayant même pas le courage de se relever, la demoiselle poussa un long soupir d'agacement et posa la bouteille de champagne près d'elle. Alice essuya ses joues et ferma les yeux, savourant le calme ambiant. Elle entendait encore la musique plus loin. Alice avait marché pas mal de temps en fait. Et elle était toute seule. La jeune femme en profita pour se relâcher un peu du coup, pleurant à chaudes larmes.

Oh bordel... Mais tu me manques espèce d'imbécile!

Alice frappa rageusement le sable de son petit poing, pleurant un peu plus. L'alcool la rendait un peu névrosée là. Voilà qu'elle se mettait à parler toute seule. Si seulement, Matthew pouvait l'entendre. Ces mots lui étaient destinés!

Tel un ange qui sauve l'âme en peine...

Alice et Anthony

Quelle soirée ! Anthony s’amusait comme un petit fou. Celui qui avait inventé le Spring Break était un génie. Il méritait au moins un prix Nobel ou quelque chose du genre ! Au moins une médaille quoi. Ici c’était un peu un paradis bien mérité pour les étudiants qui avaient bossé dur. Tony était bien content de pouvoir souffler un peu mais malgré tout, il avait emmené quelques bouquins de cours dans ses bagages. Oui il n’en oubliait pas son objectif et ce n’était pas un Spring Break qui allait le faire dévier de sa route. S’amuser c’était bien mais il ne devait pas laisser tomber ses études pour autant. Et puis réviser un peu ne pouvait faire de mal à personne…

Mais ce soir, il n’avait pas la tête aux études. Alors il en profitait, que ce soit en matière de filles ou de boissons. Surtout de boissons. Bien qu’il aimait fréquenter les filles, il était rare qu’il ne fasse que coucher avec. Pas trop son style. Etrange de la part d’un mâle Alpha mais il n’avait jamais trop compris l’intérêt de collectionner de nombreuses conquêtes juste pour faire bien. Pour lui, c’était juste quand il avait envie et encore, il fallait vraiment que la nana en question l’intéresse. Le cul pour le cul ça ne l’intéressait pas tant que ça.

Et même s’il s’amusait, l’alcool ne suffisait pas à lui faire oublier qu’il avait besoin d’autre chose. Voyant sa main se mettre à trembler, il soupira. C’était trop pas le moment d’avoir une crise de manque là ! Il avait hâte de pouvoir finir ses études rapidement afin de pouvoir se passer de toute sorte de drogue. D’ailleurs il se trouvait un peu minable d’avoir besoin de ça. Mais il n’avait plus que ça dans sa vie après tout. Ca et ses études.

Pour ne pas trop se faire remarquer, il préféra s’éloigner de la fête. La soirée était déjà bien avancée et personne ne remarquerait son absence après tout. Il marcha tranquillement le long de la plage, essayant de conserver une démarche des plus normales. Alors qu’il s’éloignait pas mal, il aperçut une forme, non loin. Quelqu’un était assis près de l’eau, une bouteille à la main. Apparemment il n’était pas le seul à avoir voulu prendre un peu de distance.

Il allait passer son chemin lorsqu’il l’entendit parler toute seule. Cette voix lui disait quelque chose. Alors, intrigué, il s’approcha et constata qu’il s’agissait en effet de quelqu’un qu’il connaissait. Elle pleurait, elle avait l’air au plus mal. Le simple fait de la voir si anéantie même sans en connaître la raison lui fit oublier ce qu’il était parti faire. Il s’approcha alors d’elle et se laissa tomber dans le sable à ses côtés.

« Oh je doute pas que je t’ai manqué, on m'le dit souvent ! Indispensable Tony ! »

Il lui fit un large sourire. Il se doutait bien que ce n’était pas à lui que ces mots étaient adressés mais bon. Elle avait l’air mal et il voulait la faire sourire un peu avec un peu d’humour. Ce n’était pas gagné mais si il n’essayait pas il ne risquait pas d’y arriver. D’un geste de la main, il désigna la bouteille de champagne.

« Tout ça juste pour toi ? Eh, tu partagerais pas un peu, mademoiselle la pirate ? »

Mais il n’arriverait sans doute à rien juste en essayant de la faire rire. Mieux valait qu’il s’intéresse à ce qui pouvait bien la tourmenter. D’après le peu de mots qu’elle avait dit, il s’agissait d’un garçon. Ou d’une fille. De quelqu’un quoi !

« Qui c’est qui te manque comme ça ? »

Je ne sais plus quoi faire...

Anthony Lewis

Alice se pensait seule sur cette partie de la plage. Seule avec sa bouteille de champagne. Elle pleurait comme une fille qui venait de perdre sa famille tout entière. Elle semblait inconsolable. Elle en avait même hurlé dans l'espoir que Matthew l'entende mais non, il ne l'entendrait pas. Il devait être trop occupé a baiser à droite à gauche. À agrandir sa liste. Alice en aurait pleuré encore plus si quelqu'un n'était pas soudainement venu s'installer près d'elle.

La jeune femme sursauta si fort qu'elle en décolla du sable, pivotant violemment vers l'homme qui venait de tomber dans le sable, à ses côtés. Elle le dévisagea un long moment. L'alcool lui faisait perdre la tête. Elle ne le reconnaissait pas du tout mais sa voix lui disait quelque chose. Alice écarta ses cheveux de devant son visage et reconnu enfin l'adorable minois de Tony. Il avait fait une entrée pleine d'humour. Et, ça aurait fait rire Alice si elle n'allait pas si mal.

Anthony c'était le genre de type qui s'amenait au moment où on s'y attendait pas. Puis surtout, quand on l'attendait pas. La jeune femme le fixait toujours, estomaquée de le voir là, à côté d'elle, souriant. Il parlait de sa bouteille de champagne. Alice le leva doucement et la regarda comme si elle ne savait pas d'où elle sortait. Comme si elle la découvrait en fait. Puis elle lui tendit lentement, pinçant les lèvres.

Tiens...

Alice renifla doucement. L'apparition soudaine d'Anthony venait de calmer ses pleurs. La jeune femme détourna son regard, allumant une clope avec celle qu'elle n'avait pas encore éteinte mais qui était carrément au filtre. Elle recracha la fumée doucement, baissant le nez en entendant la question d'Anthony. Qu'est ce qu'elle pouvait bien lui dire? L'homme de ma vie? L'homme le plus parfait du monde? Qu'elle ne serait pas capable d'en aimer un autre désormais? Alice attrapa la bouteille de champagne et s'en envoya une bonne rasade au fond de la gorge.

Un garçon... Dont je suis folle amoureuse! Et qui m'a laissé tomber comme une vieille chaussette pour aller se vautrer dans le lit d'une salope de bimbo de merde de pouffiasse de zeta!

Alice bu une nouvelle gorgée de champagne et poussa un profond soupire. Elle tira fortement sur sa clope. Elle était soudainement furieuse. Elle fulminait même.

J'ai envie de lui arracher les yeux! De lui dégonfler sa poitrine trop parfaite! D'effacer son sourire de débile mentale! "J'adorerais aller visiter Londres!!! Je trouve que c'est une très jolie ville!" imita t-elle sur un ton sarcastique une fille superficielle. Grosse pouffiasse! Si je pouvais, tu finirais en prison avec l'accusation d'être une passeuse de drogues!

Tel un ange qui sauve l'âme en peine...

Alice et Anthony

Des gens qui dépriment, qui pleurent ou se sentent mal, il y en avait partout, tout le temps. Personne ne pouvait aller tout le temps bien, c’était impossible ! Même Anthony qui semblait inébranlable avait ses moments de faiblesse. Alors il était rare qu’il s’attarde lorsqu’il voyait quelqu’un chouiner ou râler après quelqu’un qui n’était même pas là. L’alcool ne possédait pas que des vertus et c’était donc quelque chose d’assez normal que de voir des gens bourrés. Surtout à une fête de spring break. Alors bon, voir quelqu’un qui pleurait, une bouteille à la main, c’était un spectacle assez répandu. Anthony aurait passé son chemin si il n’avait pas reconnu la fille non loin de lui.

Alice semblait au plus mal et il se demandait bien pourquoi. Mais comme ce n’était pas marqué sur son front, il était bien obligé de poser la question. Sauf qu’il ne la posa pas directement. Il essaya d’abord de la calmer en la faisant se focaliser sur lui. Et ça semblait fonctionner plutôt bien. Il ignorait si c’était la surprise ou son humour dévastateur mais en tout cas, elle calma ses pleurs. Bon elle ne lui sauta pas dans les bras en riant mais c’était mieux que rien. Même si elle ne souriait pas, Anthony souriait pour deux.

« Merci. T’as mauvaise mine. »

Il attrapa la bouteille de champagne et en but une gorgée. Ses mots n’avaient pas pour but d’être blessants mais il disait toujours ce qu’il pensait, c’était comme ça. Il était comme ça. Il fallait dire qu’Alice ne respirait pas la joie de vivre et il aurait aimé pouvoir l’aider. Alors en lui faisant remarquer que ça se voyait comme le nez au milieu de la figure qu’elle allait mal, elle se confierait peut-être plus facilement.

En tout cas, elle osa lui révéler la raison de son malaise. C’était à cause d’un garçon. Et ce n’était pas juste une petite amourette de vacances comme ça. Non. Elle disait carrément qu’elle était folle de lui. Mais apparemment, le dit garçon était un fieffé connard qui préférait ne pas trop s’attarder dans le lit d’une seule femme. Et malgré ça, Alice l’aimait. Voilà qui posait problème. C’était à cause d’une autre fille visiblement. Histoire de jalousie ? Ca c’était épineux.

« Ce type, il porte des lunettes ? Non parce que si c’est pas le cas, il serait temps pour lui d’investir dans une paire. Tu vaux bien toutes les bimbos de l’univ’ ! Hé, tu t’es regardée récemment ? Je veux dire pas quand t’es bourrée hein… Là tu fais peur. Mais en temps normal, t’es super mignonne comme nana. »

Alice réquisitionna à nouveau la bouteille de champagne, buvant quelques gorgées avant de s’énerver sur la bimbo en question, pas plus présente que le type à qui elle parlait plus tôt. Il attrapa doucement la bouteille et l’éloigna d’elle, la mettant hors de portée, de son côté.

« Tu sais, elle est pas là non plus, je doute qu’elle t’entende… Mais crie si ça peut te soulager. Enfin si tu veux mon avis, bien que je me doute que tu t’en fous comme de ta première chemise, c’est pas à elle que tu dois en vouloir mais à lui. C’est lui qui a succombé du côté obscur là. »

Il attrapa la bouteille et vida le contenu sur le sol. Oh oui Alice allait râler mais il s’en fichait. Plus d’alcool pour ce soir, elle n’en avait plus besoin !

« Et ce mec, il s’appelle comment ? Dis moi, tu vas pas baisser les bras si vite… si ? Tu le laisserais gagner et te faire du mal si facilement ? Tu m’avais l’air plus combattive que ça l’autre fois. »

Je ne sais plus quoi faire...

Anthony Lewis

Anthony. Toujours le mot pour rire. Lui faire la remarque sur sa sale tronche aurait put faire rire Alice mais la jeune femme se contenta de pincer les lèvres d'un air désolé. Comme si elle aurait put y faire quelque chose. Mais il était vrai qu'avoir le maquillage dégoulinant sur les joues, les yeux rouges et gonflés et donner l'impression qu'on était en train de se flétrir à la vitesse de la lumière, ne devait pas donner une super mine. Alice baissa la tête, se sentant coupable de lui offrir un telle image d'elle.

Le jeune homme ne semblait pas lui en vouloir. Il but tranquillement. Alice prit alors le temps de la réflexion sur son état lamentable. Ridicule. Elle devait être ridicule. Et encore plus lorsqu'elle s'énerva après Capucine. Pour le reste du monde, Capucine n'y était pour rien. Pour Alice, tout était de sa faute. Matthew avait osé se tourner vers cette bimbo de merde, délaissant Alice et son amour pour lui. Au final, il ne valait pas mieux que son ex. Il l'avait abandonné. Comme une vieille chaussette. Comme une vieille merde.

Peut être que pour toi, je suis super mignonne pas bourrée... Mais pour lui, je suis rien... Je ne compte pas... Je suis... une conquête de plus... Un nom sur une liste...

Soudainement, Alice constata que sa bouteille avait disparut. Elle haussa les sourcils et la chercha du regard, sans la trouver. Faisant un moue d'enfant frustrée, Alice se ralluma une autre cigarette. Elle abandonna très rapidement l'idée de retrouver sa bouteille. Elle finit même par l'oublier tout court. Anthony avait raison, Capucine n'était pas là, ce n'était nécessaire qu'elle se fâche contre le vent.

Alors, la jeune femme se mit à pleurer doucement, tout simplement de malheur. Elle semblait réellement inconsolable. Elle pleurait depuis tellement longtemps qu'elle se demandait comment elle arrivait encore à avoir des larmes. Alice ne savait plus quoi faire pour aller mieux et tenter de l'oublier. Elle voulait passer à autre chose. Elle voulait ne plus avoir en permanence Matthew dans son esprit.

Il s'appelle... Matthew Burginton... C'est... un Alpha...

Alice pleura un peu plus, baissant la tête entre ses jambes. Elle posa ses mains sur son crâne, se prenant la tête. Elle ne semblait pas avoir envie de s'arrêter de pleurer et se fichait totalement d'être ridicule devant Anthony. Entre deux larmes, Alice peina à articuler quelques mots.

Je... Je l'aime et je veux le récupérer... Je ne sais plus... quoi faire... Je veux me venger de sa méchanceté mais je veux le récupérer... Je l'aime, j'en crèverais si je pouvais...

Tel un ange qui sauve l'âme en peine...

Alice et Anthony

On ne pouvait pas dire qu’Anthony connaissait très bien Alice. Ils s’étaient vu une fois ou deux mais ils s’entendaient bien. Là, face à une Alice visiblement bien alcoolisée, Anthony n’était pas du tout certain qu’elle agirait normalement. En plus, elle avait l’air à bout de nerf, dévastée. Difficile alors de prévoir ses réactions. Mais il ne s’en inquiétait pas vraiment, agissant comme d’habitude. Si elle prenait mal ses propos, tant pis. Au moins il aurait essayé.

Là, Alice ne donnait pas une image très flatteuse d’elle-même. Mais quand on allait mal, ce genre de détail était bien le dernier des soucis. Sa remarque n’était pas destinée à être méchante, c’était juste une constatation. Mais Alice ne répliqua rien. Au moins elle ne se fâcha pas tout rouge. Là, elle avait l’air honteuse, ce qui renforçait cette sensation de pitié émanant d’elle. Anthony se sentit obligé de lui montrer que malgré tout, elle restait une très belle fille.

« On a tous des hauts et des bas, on peut pas être forts tout le temps. Puis si j’avais du mascara, moi aussi j’aurais une sale tronche si je pleurais ! Bon au moins on a trouvé la raison ! Faut arrêter de pleurer donc ! »

Il ne la grondait pas, c’était juste une gentille remarque. Pleurer soulageait oui, mais trop pleurer ne faisait que se renfermer sur soi même. Rien de très bon donc. Alice avait l’air de se voir comme une moins que rien, surtout physiquement. Elle se descendait toute seule, se critiquant ouvertement. Tout ça à cause d’un type qui avait l’air de préférer un autre genre de filles. Malgré tout, Anthony ignorait tout de ce mec et de leur histoire. Difficile alors de porter un jugement. Mais il était sûr d’une chose.

« Pour moi seulement ? Alors réponds à ma question. Des mecs, t’en as eu qu’un ? Juste lui ? Crois moi que si tu posais la question à tous les autres, je doute qu’ils disent un truc différent de moi. Puis tu l’as vu cette fameuse liste ? Peut-être qu’il ose pas venir vers toi. Hé, c’est que t’es impressionnante hein ! Moi je me souviens d’une nana qui n’a pas manqué de me rouer de coups et qui a exigé un repas hors de prix ! P’t’être qu’il a eut peur de subir le même traitement ? »

Elle allait finir par en avoir assez de ses tentatives d’humour mais pour le moment il ne comptait pas arrêter. Il était loin de tout savoir mais rien ne l’empêchait d’explorer toutes les possibilités. Ce mec était peut-être juste un connard mais ça, difficile à dire. Alors qu’Alice se remettait à pleurer, elle expliqua qu’il s’agissait alors d’un alpha. Ca, ça puait. Les alphas n’étaient pas réputé pour être le genre d’homme le plus fidèle du monde, loin de là. Anthony fit une moue dubitative, se tapotant le menton de son index. Il haussa les épaules finalement.

« Je suis alpha aussi. Tu sais, c’est une étiquette, ça veut rien dire. Je suis sûr qu’en remplissant le questionnaire d’une certaine façon, j’aurais pu atterrir chez les Zetas. Oui m’dame ! Son nom me dit vaguement quelque chose. Enfin je vois qui c’est. T’as pas choisi le plus sage. Bon tu m’oublies pour aller lui péter la gueule, il a l’air costaud ! »

Là aussi il plaisantait mais il essayait de lui faire voir le bon côté des choses. Seulement Alice pleurait encore plus. C’était pas gagné, ça non. Anthony se rapprocha d’elle, glissant dans le sable, puis il l’entoura de son bras, lui frottant doucement le dos. Apparemment, Alice était vraiment folle de ce garçon. Elle tenait des propos douteux, voir dangereux. Elle voulait se venger ? Ca ce n’était pas bien dur mais ce n’était pas forcément la solution. A moins que…

« Hé… J’ai une idée. Y a p’t’être un moyen de te prouver une bonne fois pour toute s’il tient à toi ou pas. Et dans le pire des cas, tu te vengeras quoiqu’il arrive. Qu’est-ce que t’en dis ? Tu veux bien m’écouter ? »

Je ne sais plus quoi faire...

Anthony Lewis

Alice avait sûrement une sale gueule oui. Enfin, qui s'en souciait en dehors de Tony? Elle n'était pas la pour draguer. Ou alors... Elle tentait de draguer les grains de sables? Les crustacés? Anthony était un garçon vraiment adorable qui tentait de lui remonter le moral. La jeune femme n'avait pas envie d'aller bien. Pas tant qu'elle n'aurait pas récupéré Matthew. Elle le voulait, elle le voulait pour elle toute seule, maintenant!

Anthony ne semblait pas avare de compliments. Il lui en faisait malgré sa tête d'enterrement. Alice lui aurait volontiers sourit mais là, elle n'en avait pas envie. Et de plus, elle se descendait mentalement, se disant que Matthew préférait le bimbos de Zeta. En fait, elle n'était pas du tout fait pour lui. Alice n'avait jamais connu ça. Être repoussée. Ce n'était pas le genre de nana qu'on repoussait. Elle était belle, elle était riche et ses parents étaient connus. Et bien pour une fois, Alice voulait être moche, pauvre et effacée. Elle voulait se glisser dans un trou et y moisir le reste de sa vie pour ne plus jamais souffrir

La jeune femme écoutait Anthony faire de l'humour encore une fois. Mais Alice le prit très au sérieux. Elle n'avait rien exigé de Matthew. Elle avait payé tout autant que lui. Enfin, elle n'avait rien exigé... sauf... qu'il coupe les ponts avec Capucine. Si au moins Matthew avait fait l'effort de s'éloigner quelques temps de la blondasse... Alice renifla.

Non... Plusieurs mais... Ils ne sont pas lui... Et puis c'est lui qui m'a parlé de cette liste... Il préfère aller baiser sa catin plutôt que d'être avec moi...

Enfin, Alice le supposait. C'était ce qu'elle pensait maintenant après les avoir vu s'éloigner à la soirée sur la plage. Et ça lui avait vraiment gâché la soirée malgré qu'elle ait fait semblant. Et là, elle ne pouvait plus faire semblant. Elle en avait marre. La jeune femme recommença à pleurer en avouant enfin ses sentiments. Elle les avait dit à Arthur, à Océane et maintenant Anthony. Alice l'aurait dit au monde entier si elle avait put mais elle était incapable de les avouer à Matthew. La peur de se prendre une tôle. Mais lorsque Anthony balança qu'il était un Alpha et que ça ne voulait rien dire, car il aurait très bien put aller chez les zeta en remplissant le questionnaire autrement, Alice explosa de rire. C'était nerveux, elle ne put se contenir cette fois.

La jeune femme redressa son visage, riant toujours. Plus ça allait et plus ce garçon lui prouvait qu'il avait un réel pouvoir pour réconforter les gens. La jeune femme se laissa aller contre lui lorsqu'il se rapprocha, souriant légèrement.

T'es bête... Mais je t'aime bien... Merci beaucoup Tony... Ça me fait du bien tes âneries!

C'est alors qu'Anthony proposa quelque chose à Alice. La jeune femme le regarda. Elle ne pleurait plus. Elle essuya ses joues et renifla doucement, haussant les sourcils. Comment pouvait il avoir le pouvoir de faire en sorte que Matthew prouve à Alice qu'il tenait à elle? Faisait une moue dubitative, la jeune femme hocha doucement la tête.

Je t'écoute...

Tel un ange qui sauve l'âme en peine...

Alice et Anthony

Quand on déprimait, on avait tendance à tout voir en noir. C’était ce qu’avait constaté Anthony au fil des ans. Lui même ne déprimait presque jamais, prenant la vie comme elle était, aussi cruelle soit elle. Elle l’avait privé de beaucoup de choses mais tant pis, il faisait avec. Mais tout le monde n’acceptait pas les choses avec une telle facilité. Alice semblait ne pas pouvoir oublier Matthew si facilement.

Alors le mieux à faire était déjà de lui remonter le moral et de lui montrer qu’il ne fallait pas qu’elle parte défaitiste. Il ne comptait pas la pousser à se jeter dans ses bras si c’était pour se faire encore plus mal. Il pesait le pour et le contre sans trop connaître la nature de leur relation, ce qui n’était pas évident. Mais ce qui lui paraissait couler de source, c’était qu’elle se rabaissait trop et qu’elle avait cruellement besoin de compliments. Il aurait pu en faire trop, des tonnes même. Mais il fallait que ça reste crédible. Alors il ne disait que ce qu’il constatait.

Mais en fin de compte, seuls les compliments du Matthew semblaient avoir de l’importance à ses yeux. Voilà qui compliquait la tâche. Quelle idée aussi de parler d’une liste à une nana ! Les femmes aiment se sentir exclusive, tout le monde sait ça ! Ou pas visiblement. A moins que réellement, il se fichait d’elle. Qui était cette catin dont elle parlait ? Ah, si une autre fille était en jeu, là ça devenait encore plus compliqué. Sombre histoire de jalousie sans doute.

« Ils sont p’t’être pas lui mais ils sont pas aveugles pour autant. Parfois il faut perdre les choses pour se rendre compte de leur valeur. Si ça se trouve, il est en train de se morfondre dans un coin lui aussi. Parce qu’à sa place, j’aurais les boules de t’avoir perdue quoi. Puis l’expression une de perdue, dix de retrouvées, j’y crois pas trop ! Qui c’est ça, sa catin ? Une nana de la fameuse liste ? Tu sais, les alphas aiment bien se faire mousser. Si ça se trouve, c’était que du vent. »

Alors qu’elle pleurait, Alice avoua pour de bon qu’elle aimait celui qui lui avait brisé le cœur. Ca, Anthony l’aurait deviné rien qu’à la façon dont elle se comportait jusqu’à présent. C’était assez triste à voir et il n’aimait pas la voir ainsi. Il aurait pu la laisser là et passer sa route en lui souhaitant bon courage mais ce n’était pas son genre. Il ne pouvait pas faire de miracles mais il pouvait essayer de la faire rire. Se tourner en ridicule ne lui faisait pas peur et il n’hésitait jamais à dire une ânerie si cela pouvait faire sourire son entourage. Et pour preuve, Alice se mit à rire. Bon c’était un rire clairement nerveux mais au moins elle avait cessé de pleurer.

Anthony ne se gêna pas pour lui faire un câlin afin de faire en sorte qu’elle cesse pour de bon de pleurer. Même si ça soulageait, cela plombait parfois plus le moral qu’autre chose. A présent elle souriait même un peu, lui témoignant de la reconnaissance pour ce qu’il faisait pour elle.

« Oh je ne compte pas juste m’arrêter là ! Mais ça fait plaisir de t’voir sourire et rire. Enfin ! Tu vois, si t’y arrives encore c’est que tout n’est pas perdu ! Si le fait que je sois idiot te fait du bien alors je suis pas près de m’assagir ! »

Faire rire, c’était une chose, mais arranger les choses en était une autre. Rien ne prouvait à Anthony que Matthew ait quelque chose à faire d’Alice. Mais rien ne lui prouvait le contraire. Alors si cela pouvait convaincre Alice, d’une façon ou d’une autre, il estima que c’était la chose à faire. Au moins elle serait fixée. Car là, le doute ne lui permettait pas de tirer un trait définitif sur l’alpha.

« Bon… alors voilà mon plan. Quand tu tiens à quelqu’un, t’es jalouse non ? Bah faudrait le rendre jaloux ! Te voir affichée avec un autre mec officiellement, ça pourrait le faire réagir ! Là il se rendrait compte qu’il t’a perdue et il réaliserait peut-être son erreur ! Parfois faut avoir la tête dans le problème pour le comprendre. Tu verras sa réaction et tu sauras à quoi t’attendre. Qu’est-ce que t’en penses ? »

Je ne sais plus quoi faire...

Anthony Lewis

Anthony avait entièrement raison. Matthew devait avoir dit ça pour la blesser et ça avait marché. Alice avait mal. Tellement mal de l'avoir perdu. La jeune femme renifla doucement et hocha la tête.

Tu as raison... Entièrement raison.. J'ai été trop conne en fait... J'aurais pas du m'emporter...

Alice n'avait pas envie de parler de Capucine. Elle avait cessé de pleurer, enfin. Elle se sentait un peu mieux pour le coup. Bon, elle n'avait pas récupéré Matthew mais elle voyait les choses sous un autre angle. Peut être qu'au fond, tout ça n'était qu'un stupide malentendu. Peut être que la colère faisait simplement dire des choses qu'on ne pensait pas, qu'on regrettait. Alice soupira doucement et baissa le nez. Elle fit une moue boudeuse.

Anthony finit par la faire rire. C'était nerveux mais ça faisait beaucoup de bien. Alice finit par venir faire un câlin amical à Anthony.

Non ne change pas... T'es un gars cool, je t'aime bien!

C'est alors qu'Anthony fit une proposition à Alice. La jeune femme l'écouta attentivement. Elle haussa légèrement les sourcils. Anthony avait raison. Si Matthew tenait à elle, il serait jaloux de la voir au bras d'un autre. Mais ça voulait dire, utiliser un garçon pour s'afficher à son bras face à Matthew. Et Alice n'était pas du genre à jouer avec les garçons. Surtout que, connaissant Matthew, il risquait d'avoir une réaction très violente. Elle se souvint encore du jeune garçon qui avait tenté d'abuser d'elle en boite de nuit. Il avait finit dans un état lamentable. Alice pinça doucement les lèvres.

Oui, c'est une idée... Mais c'est aussi un risque à prendre... Matthew peut être... violent quand il tient à quelqu'un... J'en sais quelque chose... Et puis, il faudrait un garçon près à prendre des coups... Enfin, je n'ai envie d'utiliser un garçon qui risque de finir à l'hôpital juste pour savoir si Matthew tient à moi... Ou alors, il faut qu'il soit volontaire...

Tel un ange qui sauve l'âme en peine...

Alice et Anthony

Anthony ne cherchait pas à avoir raison ou à faire la leçon à Alice. Mais il était un spectateur extérieur et pouvait donc voir les choses d’une autre façon. Bon il n’était pas au courant de tout, il n’avait pas été témoin de la dispute et il ne connaissait pas Matthew et que peu Alice. Mais quand on était pris dans un problème, on avait tendance à avoir le nez dessus et ne pas réussir à prendre assez de recul pour mieux voir les choses. C’était justement ce qu’évitait de faire Anthony et pour lui, ça coulait presque de source que tout ça n’était qu’un gros malentendu. Bon il pouvait se tromper, l’erreur était humaine mais il voulait y croire. Rien que parce que cela rendrait le sourire à Alice. Il ne voulait pas l’envoyer sur une fausse piste ou qu’elle ait une fausse joie mais si il y avait un espoir, pourquoi passer à côté ?

« En quoi tu es conne au juste ? D’avoir des sentiments ? De t’être défendue ? Il t’a blessé, tu l’as blessé… Paf, paf, on se rend les coups, c’est normal quoi ! C’est débile mais on réagit souvent comme ça, surtout dans le vif. Si t’es conne, il est tout aussi con. On va dire égalité ! Bon tu t’es emporté, lui aussi… Rien d’irréparable. C’est vite fait d’avoir des mots qu’on regrette. »

Alice semblait avoir besoin d’évacuer sa frustration et sa colère face à la situation et face à une nana absente. Peut-être qu’elle aussi était fautive, ça Anthony n’en savait rien. Mais puisqu’elle n’était pas là il ne jugeait pas utile de la mentionner ou de cracher sur son dos. Chaque chose en son temps. Là il valait mieux orienter Alice sur quelque chose de plus paisibles, quelque chose qui lui changerait les idées au lieu de la plonger à nouveau dans le tourment. Et l’humour sembla assez bien fonctionner. Bien joué Tony !

« J’crois que c’est trop tard pour que je change de toute façon. Va falloir supporter le cas désespéré que je suis ! Si tu trouves ça bien, t’en es peut-être un aussi ! Mais en tant que tels, on se doit de se serrer les coudes ! »

Il tapota doucement son coude contre le sien avec un sourire amusé puis lui caressa un peu le dos pour terminer de la consoler. Au moins elle avait pleuré, ça soulageait. Mais il fallait à présent un plan, une tactique pour la remettre pour de bon sur ses pieds. Anthony avait bien une idée et la proposa à Alice qui semblait dubitative, hésitante. Elle semblait tentée mais à la fois, elle avait l’air de craindre ce qui pourrait découler de tout ça. D’après ses dires, Matthew avait tendance à se montrer violent à la moindre contrariété concernant ses proches. Ca, ça sentait le vécu !

« Moi je suis volontaire. C’est moi qui ait proposé après tout ! Ca me fait pas peur de me prendre des coups. Tu compteras mes bleus, ça devrait nous donner le pourcentage de son affection pour toi ! Si j’ai juste un œil au beurre noir, on dira que c’est mitigé… Si j’ai plus que trois dents, là tu pourras être certaine qu’il tient beaucoup à toi ! Puis… attends, tu dis que t’as déjà été témoin de sa violence pour toi ? C’est pas déjà une preuve en soit ça ? Enfin bon, faut le mettre à l’épreuve ! Je serai le type dont tu as besoin. Comme ça, tu ne te sers pas de moi ! Je suis bon acteur tu sais. Je ferai un petit ami parfait le temps qu’il faudra ! T’inquiète pas hein, je te ferai pas de mal, va pas t’imaginer des trucs ! »

Je ne sais plus quoi faire...

Anthony Lewis

Alice se sentait conne d'être aussi déprimée pour un mec qui semblait s'en foutre d'elle. La jeune femme se sentait trop vulnérable en ce moment. Elle avait la sensation d'être une feuille morte que le vent pouvait balayer d'un souffle et l'emmener loin. Loin d'ici. Mais Alice avait besoin de Matthew pour ne pas s'échapper. C'était lui qui la faisait tenir debout normalement. La jeune femme gonfla les joues et fit une moue boudeuse en entendant les propos de Tony.

Tu as sans doute raison...

Alice ne trouva rien de plus à dire. Anthony avait raison et ça lui faisait de bien de se faire secouer les puces. Le jeune alpha était réellement quelqu'un de formidable. Il avait réussi à la faire rire. Alice lui en était reconnaissante et le lui avoua. Ca lui faisait du bien de rire. Alice l'imita, poussant doucement son coude du sien. La jeune anglaise conserva un léger sourire.

Ouais, serrons nous les coudes entre cas désespérés!

Si Anthony lui avait un peu remonté le moral, il fit mieux par la suite. Il demandé à Alice si elle ne voulait se venge en rendant Matthew jaloux. Alice n'était pas contre mais elle n'était pas du genre à se servir des gens. Même ses sex friends avaient été ses amis. Mais là, ça demandait de peut être briser le coeur de quelqu'un. Et comme Alice était en pleine peine de coeur, elle ne pouvait consentir à être la cause d'un coeur brisé uniquement pour son bien.

La jeune femme écarquilla son regard en entendant Anthony se porter volontaire. Oui, Alice avait déjà vu Matthew manquer de tuer un garçon parce qu'il avait osé poser les mains sur elle. Mais ça ne prouvait rien, leur relation n'était en rien établie à ce moment là. Enfin, maintenant, elle savait qu'elle n'avait plus beaucoup de chance avec lui. Quoi que... Alice pinça doucement les lèvres et fixa Tony.

Si grâce à toi je le récupère, je te promet un dîner au chandelle dans le plus beau restaurant de New York...

Oui, Alice était bien déterminée à tenir sa parole. Si Anthony l'aidait à récupérer Matthew, elle ferait réellement ce qu'elle avait dit. New York n'était pas si loin que ça de Yale et puis, elle pouvait dormir sur place. La jeune femme lui fit un léger sourire et se rapprocha de Tony pour l'embrasser doucement. Elle rompit rapidement le baiser et le fixa.

Tu crois que je ferais une bonne actrice?

Tel un ange qui sauve l'âme en peine...

Alice et Anthony

Wow Tony dans quoi tu t’embarques là ? C’était bien beau d’avoir des conseils mais en fait il n’en savait strictement rien. Il ne pouvait que faire des hypothèses et il préférait les voir sous un angle meilleur. Parce que clairement, Alice les voyait plutôt en noir là. Quand on déprimait il était difficile de voir le bon côté, c’était facile de se morfondre dans de sombres pensées. Et Tony tenait justement le rôle inverse. Enfin il essayait. Il savait que la colère faisait faire des choses des plus stupides, du genre qu’on regrettait après. Sauf quand on était trop fier pour l’avoir. Parce que reconnaître avoir tort, c’était un exercice difficile !

« Sûr que j’ai raison ! Je suis la voix de la sagesse ! »

Il souriait d’un air fier de lui et amusé ce qui lui donna l’air un peu enfantin. Il ne pensait pas du tout ce qu’il disait mais il espérait cependant être sur la bonne voie. Rien ne serait plus frustrant que de voir que Matthew se fichait éperdument d’Alice en fin de compte. Mais si ils s’étaient disputés, ce n’était pas la preuve qu’ils tenaient l’un à l’autre ? Sinon il n’y aurait pas eu de haussement de ton, les choses en seraient juste restées là. C’était en tout cas la conclusion de Détective Tony.

Au moins il était content de voir qu’elle était réceptive à son humour un peu pourri, admettons le. Mais il essayait juste de la faire sourire et il était fier d’y être parvenu. Il eut même droit à un rire, c’était le jackpot ! Rien ne valait un bon rire pour se remettre en forme. L’esprit jouait beaucoup quand on allait mal. Alors si petit à petit il pouvait entretenir ce sourire chez elle, il supposait qu’elle finirait par aller mieux.

Mais il ne comptait pas juste se contenter de ça. Il avait eu une idée et maintenant il fallait la mettre en place. Il supposait bien qu’Alice n’était pas du genre à manipuler quelqu’un juste pour son propre intérêt même si il ne la connaissait que peu. Alors tout naturellement il se proposa, ne craignant pas de se faire taper dessus. Ce n’était pas un monstre non plus, il n’allait pas le tuer ! Juste une petite crise de jalousie, ça se contenait ! Et même si Tony était loin d’avoir le gabarit de Matthew, il pensait tout de même supporter quelques coups. Au pire il lui ferait la prise des doigts dans les yeux. Imparable !

Alice ne chercha pas à le dissuader encore une fois, semblant se faire à l’idée qu’il pourrait tenir le rôle de petit ami. A moins qu’elle pesait le pour et le contre. Mais Tony attendit sagement qu’elle se décide, ne voulant pas la pousser à choisir trop vite. En fait, le plan semblait lui convenir et elle dut caresser l’espoir qu’il fonctionnerait vu ce qu’elle lui proposait. Ou alors elle se disait que c’était peine perdue et qu’elle ne craignait pas grand chose à lui proposer ça. Anthony se mit à rire à gorge déployée, s’en tapant le genou.

« En fait, tu annulerais la dette que je te dois, l’invitation serait inversée ? Ca me va. Attention tu as promis, ça porte malheur de revenir dessus ! Je viendrai le chercher ce diner, même si ça plait pas à ton mec et même s’il menace de me casser les dents. Enfin si j’ai encore des dents d’ici là. Au pire hein, je mangerais de la soupe et de la compote ! »

Puis sans qu’il s’y attende, Alice l’embrassa, le laissant pantois. Cela lui faisait tout drôle de sentir des lèvres sur les siennes, cela faisait un moment qu’il n’avait eu personne. La question qu’elle lui posa le fit sourire et il leva le pouce en signe d’affirmation.

« Bientôt l’oscar ! Si ça peut t’aider à jouer ton rôle encore plus… tu n’as qu’à imaginer que je suis lui. J’espère être à ta hauteur ! »

Il l’entoura de son bras et posa une main sur sa joue, la lui caressant doucement tout en la regardant. Il était bon acteur, il n’aurait aucun mal à tromper son monde mais il savait qu’il ne devait pas non plus dépasser les bornes. Il n’était pas question d’abuser d’elle, juste de persuader les autres qu’ils étaient un vrai couple. Même s’ils étaient éloignés du reste de la soirée, il pouvait y avoir des spectateurs qui trainaient dans les environs. Il tendit alors le cou pour l’embrasser, un peu plus longuement que le baiser qu’elle lui avait donné juste avant. Puis il recula un peu la tête mais pas trop, restant à proximité d’elle.

« Alors considérons nous comme un couple à partir de ce soir. J’en connais un qui va regretter de ne pas s’être lancé plus tôt pour avoir ma place ! »

Je ne sais plus quoi faire...

Anthony Lewis

Alice se mit à rire en même temps qu'Anthony, hochant doucement la tête. Oui, elle annulait la dette qu'il lui devait. Enfin, elle la prenait et la retournait. Alice ne savait pas comment ça allait se passer de jouer les couples devant Matthew, mais elle était reconnaissante envers Anthony d'en prendre le risque. Et Alice savait de quoi elle parlait là. La jeune omega tapota le bras d'Anthony, pinçant les lèvres d'un air compatissant.

Je te paierais les frais médicaux s'il le faut...

Puis Alice l'embrassa. Bon, ce n'était pas un baiser d'amour mais ça y ressemblait. Enfin, du point de vue d'Alice. C'était dur de faire semblant pour elle. C'était d'embrasser un autre garçon que Matthew. Elle avait la sensation de le trahir, de le tromper. Elle se sentait un peu mal à l'aise bien que Tony lui assura que ça allait, et que ça irait mieux si elle imaginait qu'il s'agissait de Matthew.

Mmmh... Oui, c'est pas stupide ce que tu me dis là... Mais dans ce cas, il faudrait que tu sois, plus costaud, plus large, plus grand, plus sexy. Tes lèvres devraient être plus charnues. Tu devrais avoir les yeux bleus... Et... je crois que c'est tout!!!

Elle se moquait ouvertement de lui, riant légèrement. Mais ce n'était pas méchant ce qu'elle venait de dire. Alice se moquait de lui pour le taquiner et surtout, parce que c'était réellement dur d'égaliser Matthew. Quoi qu'elle ait dit. Quoi qu'il se soit passé entre eux, Alice restait persuadée que Matthew était parfait. C'était l'homme de sa vie.

Anthony lui donna un autre baiser, différent de celui qu'elle lui avait donné juste avant. Alice le lui rendit malgré qu'elle n'était pas plus à l'aise. Elle avait envie de tout arrête mais elle songeait à Matthew. À la possible chance qu'elle avait de le récupérer après ça. Et ça la motivait énormément de se dire qu'elle pourrait peut être enfin retrouver ses bras, définitivement. Rien que cette pensée la motivait. Elle répondit un peu vivement au baiser, comme s'il s'agissait de Matthew. Puis elle regarda Anthony et se mit à rire doucement.

Méfie toi de ne pas regretter toi des retombés de vouloir m'aider!

Tel un ange qui sauve l'âme en peine...

Alice et Anthony

Décidément, Alice ne se prêtait pas trop à être optimiste. D’un côté, elle lui promettait de l’emmener au restaurant si son plan fonctionnait et qu’elle récupérait Matthew. Ce qui était positif non ? Mais à côté de ça, elle disait qu’elle lui paierait les frais médicaux. Quelque part, c’était qu’elle pensait sincèrement que le plan avait donc des chances de succès sinon Tony n’aurait rien. Mais croyait elle vraiment à ce point que Matthew risquait d’être dangereux ? A voir l’expression de son visage, c’était le cas.

« Pour tout t’avouer, j’ai pas une thune alors ça m’arrangerait bien !Mais si il est si violent, c’est pas un peu dangereux pour toi ? T’as pas peur qu’il te fasse du mal ? Sauf si c’est déjà fait… »

Il savait que l’amour rendait stupide et que bien souvent, les femmes battues n’osaient rien dire. Il ne savait pas si Alice était de cette catégorie là mais ça commençait à l’inquiéter un peu qu’elle le décrive comme si violent. Mais ça ne fut pas la seule façon dont elle le décrivit. Alors qu’il lui disait de faire comme si il était lui, elle mit carrément Matthew sur un piédestal. Ca c’était sur, elle était vraiment amoureuse, impossible de le nier. Anthony secoua la tête et prit un air faussement blasé avant de rire un peu.

« Oh j’ai bien compris que je te plaisais pas hein ! Mais j’ai pas de costume de Matthew alors va falloir improviser. Use de ton imagination ! Moi j’aurais pas trop à me forcer. »

Puis ce fut l’heure des essais. Ce n’était pas trop convaincant au premier abord mais Anthony lui donna une deuxième chance. Si elle semblait hésitante au début, elle se corrigea vite. Là il y croyait presque ! Elle s’imaginait très probablement Matthew et ça fonctionnait bien. Anthony espérait sincèrement qu’elle puisse retrouver son homme car il voyait bien à quel point elle tenait à lui.

« T’inquiète donc pas pour moi. Mon seul regret, ce serait que le plan ne fonctionne pas ! »

Il lui fit un bisou sur la tempe puis se leva et lui tendit la main.

« Je te raccompagne à ta chambre ? »

Je ne sais plus quoi faire...

Anthony Lewis

Alice allait mieux, bien mieux. Et c'était pas grâce à l'alcool. La jeune femme souriait légèrement maintenant. Mais elle perdit rapidement son sourire lorsque Tony souleva l'éventuelle possibilité que Matthew avait put lever la main sur elle. Alice fut alors très sérieuse et secoua son visage.

Non... Matthew n'a jamais levé la main sur moi... C'est tout le contraire. Il a toujours été adorable avec moi... Rassure toi, je n'essaie pas récupérer un homme qui me frappe. Je suis amoureuse pas inconsciente!

Alice posa sa main sur la bras d'Anthony pour le rassurer. Alice n'était pas une folle qui s'accrochait à un homme violent avec elle. S'il l'était avec les autres, il ne l'avait jamais été avec Alice et ça lui convenait parfaitement! Alice se remit à rire doucement en entendant Anthony bouder qu'il ne lui plaisait pas. Anthony était beau garçon, mais clairement pas le type d'Alice. Tout en riant, la jeune femme se pencha vers lui, posa sa tête sur son épaule.

Oh... Je suis désolée! Je te trouve mignon mais je pense que l'amour m'aveugle... Seul Matthew est parfait pour moi! Personne ne lui arrive à la cheville! Pas même toi et t'as gueule d'ange!

Alice lui tapota doucement le nez de son index en riant. Puis enfin vint les essais du baiser. Si le premier n'était pas concluant du tout, le second le fut. Et Tony semblait satisfait car il ne lui fit aucune réflexion. C'était étrange pour Alice mais elle se pliait dans l'espoir de récupérer Matthew.

Je m'inquiète pour toi... J'ai pas envie que tu meurs par ma faute...

Après lui avoir collé un bisou sur la tempe, Anthony se leva. La jeune femme lui prit la main et l'imita, venant contre lui. Il n'y avait personne autour mais, dans le doute, Alice se comportait comme une petite amie. Elle se pressa contre lui et l'entoura de ses bras.

Je veux bien mais j'ai la flemme de marcher... Tu peux me porter s'il te plait?

Alice lui fit un tendre sourire, essayant de l'amadouer.

Tel un ange qui sauve l'âme en peine...

Alice et Anthony

La franchise d’Anthony n’était pas toujours bonne pour réconforter les gens mais au moins il mettait souvent le doigt sur ce que les autres ne voyaient pas. Ca ne le dérangeait pas de dire les choses comme elles étaient. La vérité n’était pas censée faire peur. Mais Alice ne semblait pas mentir lorsqu’elle disait que Matthew ne l’avait jamais frappée. Parfois les femmes battues se voilaient la face mais ce n’était apparemment pas son cas.

« Alors je veux bien t’aider. C’est pas une question de mérite, de savoir si il est assez bien pour toi ou pas mais… si t’y tiens tant alors tu devrais pas être loin de lui. C’est aussi simple que ça ! »

Et puis elle lui dressa un portrait de Matthew où il était mieux en tous points comparé à lui. Il aurait pu le prendre mal mais il savait que c’était là le discours d’une femme amoureuse. Et puis on ne pouvait pas plaire à tout le monde. Il ne s’en offusquait donc pas mais il fit comme si. Bon Alice le complimenta pour compenser mais il savait bien qu’elle n’avait d’yeux que pour Matthew.

« Tant que tu me dis pas que j’ai une face de bébé, ça me va ! Mais je suis loin, très loin d’être un ange ! »

Les essais de baisers étant finalement concluants, Tony n’insista pas. Il se doutait bien qu’elle ne devait pas forcément apprécier ça mais ils devaient s’entrainer si ils voulaient réellement passer pour un vrai couple. Alice remit la question de sa sécurité sur le tapis et Anthony haussa tout haut les sourcils devant ses propos.

« Mourir ? Carrément ? Dis donc, c’est un dangereux psychopathe ton mec ? »

Ca n’effrayait pas plus Anthony que ça. Il avait fait de la prison alors ce n’était pas une petite éventuelle baston qui lui faisait peur. Il se leva, décidant que rester sur cette plage qui avait été le théâtre des pleurs d’Alice n’était pas bon pour elle. Elle se comporta d’ailleurs comme une petite amie et lui demanda même de la porter en faisant la belle. Tony fit un sourire en coin et lui tapota le nez.

« C’est bien parce que c’est toi ! Prend place dans ton carrosse ! »

Aussitôt il l’attrapa dans ses bras et la souleva du sol. Même si Anthony n’était pas une baraque, il pouvait la porter assez facilement vu qu’elle n’était pas lourde. Calée dans ses bras, il quitta doucement la plage pour retourner vers l’hôtel. Il ne s’arrêta que lorsqu’il atteignit la porte de sa chambre, guidé par la jeune femme. Il la déposa enfin à terre.

« Et voilà ! Satisfaite de la prestation j’espère ? »