NOHAN ∞ we said it'll last forever.

Oui, je sais ; on peut se poser des questions si jamais on me voit attirer Ivy dans ma chambre alors que je m’y trouve seul mais, en toute sincérité, je me moque éperdument de ce que les autres pourront penser. Ivy est ma meilleure amie et même si nous possédons tous les deux un passé ça n’est pas ce qui compte pour moi. Elle a l’air mal, je peux le deviner à l’expression de son visage même si j’ai bien du mal à me concentrer sur ce qui se passe autour de moi, mais ça c’est uniquement parce qu’il me faut un temps d’adaptation au réveil. Qu’ils aillent parler sur nous ! Que DLS jette son poison sur nous, je ne vais pas claquer la porte au nez de ma meilleure amie pour leur faire plaisir. Donc oui, j’entraîne la jeune femme dans ma chambre et vers mon lit sans demander la permission et sans la moindre pensée mal placée. De toute manière je sais que je ne serais pas capable de tenir debout alors autant ne pas jouer plus au con que d’habitude. Mais passons. Une fois de nouveau sur mon lit et la jeune femme à mes côtés, je l’amène contre moi pour la serrer dans mes bras afin de lui prodiguer un minimum de soutien sans douter un instant du fait que j’irais jusqu’à l’étouffer de câlins si jamais ça peut l’aider à se sentir mieux. A l’entente de ses paroles je me décale légèrement sans pour autant la lâcher. Malgré l’obscurité qui nous entoure je parviens à trouver son regard et je lui adresse alors un petit sourire avant d’embrasser le sommet de sa tête. « Tu peux rester avec moi, tu sais bien que je ne m’y opposerai jamais. » Elle peut même demander à dormir avec moi toutes les nuits que j’accepterai. Pas sûr qu’Alekseï voit ça d’un très bon œil, mais il sait qu’Ivy compte beaucoup pour moi et puis … je suis assez grand pour prendre des décisions tout seul. « Te détester ? » Un rire m’échappe, non pas que je me moque d’elle mais je trouve l’idée parfaitement ridicule. « Arrête, je serais incapable de te détester … sauf si tu me voles ma nourriture, la bouffe s’est sacrée, là on touche pas ! » Dis-je plus sérieux que jamais. J’ai un souci avec la nourriture, et alors ? « Tu me déranges pas, si ça avait été le cas j’aurais fais comme si je n’étais pas là … dis-moi plutôt ce qui t’arrive. » Je suis peut-être génial comme meilleur ami, mais aux dernières nouvelles je ne suis pas devin – même si je n’aurais rien contre. La brune toujours dans mes bras, je fini par basculer en arrière sur le lit, l’entraînant avec moi. Voilà qui est bien plus confortable.

Souvent j’ignore ce que je ferais sans mes proches, sans ma famille et mes amis. Pour cette raison je m’efforce toujours d’être là pour eux en retour car j’ai conscience qu’avoir du soutien dans les pires moments est ce qu’il y a de plus agréable. Ivy va mal, elle est ma meilleure amie et rien que pour ces deux raisons il est hors de question que je lui ferme ma porte, dans le sens propre comme figuré. Je déteste la voir ainsi. En fait, je déteste voir qui que ce soit dans cet état, à deux doigts de pleurer ou l’ayant déjà fait, ça a tendance à me mettre hors de moi. Pourtant, je reste calme parce que je suis ainsi, j’ai beau bouillonner à l’intérieur, je ne m’énerve que très rarement – car il faut vraiment me pousser pour que cela arrive. Assis sur mon lit, je roule des yeux alors qu’elle m’avoue préférer demander pour rester avec moi mais je finis par lui sourire. Je sais comment elle est. Je sais de quelle manière elle fonctionne si bien que je ne suis pas tant surpris que ça, mais j’aime la taquiner, ce que je ne tarde pas à faire en usant de la nourriture pour lui changer les idées. J’y parviens. Son rire me fait d’autant plus sourire et à l’entente de sa question j’opine vivement du bonnet. « Attends, je partagerai même pas ma bouffe avec mon frère. Je ne suis pas parfait et quand il s’agit de nourriture ça se confirme. » Mon sourire reste peint sur mes lèvres alors que je m’adresse à elle. Oui, oui, la nourriture est sacrée pour moi et je mange pour douze, et alors ? J’ai toujours eu un souci de ce côté-là et j’ai vite cessé de compter le nombre de fois où l’on m’a demandé où je mets tout ce que je peux avaler – en réalité, je ne le sais pas moi-même. Bref, je l’entraîne ensuite sur mon lit et fixe le plafond de ma chambre sans me séparer d’Ivy. Entendant le prénom de son ex, ma mâchoire se crispe mais je ne dis rien. Pourquoi n’ai-je pas deviné par moi-même qu’il s’agissait de lui ? Je ris à mon tour dès qu’il est question de moi allant casser la gueule d’Ezra pour elle et je tourne à mon tour là tête vers la Zêta. « Pour toi je ferais n’importe quoi même si je n’ai jamais frappé qui que ce soit de ma vie. » Disons que je suis plutôt le genre de type à tendre l’autre joue si jamais quelqu’un me porte un coup. A sa dernière question, je me penche un peu plus vers elle, dépose un baiser contre son front et ancre ensuite mon regard dans le sien. « Oui, ça viendra tu verras. Ça peut prendre du temps, mais ça viendra. De toute manière tu mérites d’être heureuse … avec un autre type que lui. » Affirme-je en dégageant un mèche de cheveux bruns derrière son oreille. « Tu verras qu’un jour on va cesser d’être nuls en relation amoureuse … enfin pour ma part j’attends surtout d’arrêter d’être un con. » De nouveau je lève les yeux en direction du plafond et soupire. Je pense évidemment à Zélia. Je suis tout de même un pauvre type. J’ai beau aimer cette fille de tout mon être, la peur de la vie de couple m’empêche d’accepter dans me lancer dans une relation sérieuse avec elle, quand bien même allons nous être parents.

Un nouveau sourire vient étirer mes lèvres alors qu’elle me remercie de lui avoir laisser une place dans mon lit. Pas besoin de me remercier pour ça, je le ferais toujours et ce quoi qu’il arrive. Ma porte lui est ouverte vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept qu’importe l’état dans lequel je me trouve, preuve en est cette nuit. J’ai beau me sentir aussi bien que sur des montagnes russes, l’estomac au bord des lèvres, je me focalise malgré tout plus sur Ivy que sur ma petite personne. Je suis comme ça et je pense que ce n’est pas pour rien si j’ai choisi de devenir médecin. J’aime aider les gens. J’aime être là pour les personnes qui en ont besoin, que ces dernières fassent parties de mon entourage ou non, c’est ce que je suis et pour rien au monde je n’irais changer cela. « Merde, tu m’as percé à jour. » Dis-je en forçant une grimace quand il fut question du fait que j’avais accepté d’aller casser les dents d’Ezra uniquement parce que je savais qu’elle n’irait jamais me demander une chose pareille. Puis, mon sourire reprend place sur mes lèvres et mon brin de sérieux revient aussi. « Je me doute que tu ne me le demanderas jamais, mais si je n’étais pas ce que je suis sache que je lui aurais cassé les dents depuis longtemps rien que pour tes yeux. » Assure-je, mon regard posé sur elle. En fait, ce n’était pas l’envie qui m’avait manqué à chaque fois que j’avais appris qu’elle avait pleuré à cause de lui car oui, j’ai de grandes tendances protectrices. Nos regards finissent par se croiser lorsque la Zêta redresse la tête vers moi et un soupire m’échappe, pas parce que je suis agacé par avance de cette conversation mais parce qu’elle a raison. « Je sais, c’est seulement que j’ai un peu peur de perdre ma liberté tu vois … enfin ce n’est pas comme si j’allais la garder très longtemps. Enfin c’est parce que je le veux mais … oui je sais pas ce que j’attends … » J’ai conscience que mes paroles n’ont pas beaucoup de sens ainsi prononcées mais j’ai encore tant de mal à avouer que je vais être père. Je me souviens encore du choc lorsque j’ai compris que j’étais le père de l’enfant que Zélia porte – et non pas Mason comme nous l’avions cru – et disons que ce choc ne s’est pas encore totalement dissipé, il me rend même encore plus con vis-à-vis de ma relation avec la blonde.

Elle était ma meilleure amie, aucun doute sur ces paroles. Bien que je ne sois pas un goujat, il y a tout de même peu de femmes avec qui je passe du temps sans m’efforcer à l’amener dans mon lit car malgré tout ce que l’on pourra dire sur moi je suis un homme qui aime les femmes et surtout un homme qui fuit. Ce n’est là que la vérité. Si je suis encore au stade où j’enchaîne sans cesse mes conquêtes ce n’est pas pour le plaisir d’être un coureur de jupon mais bien parce que je crains les relations sérieuses. J’en ai vu des fortes se briser des pires manières qui soient et je n’ai pas la moindre envie de vivre ceci. Pourtant, j’ai connaissance de mes sentiments pour une certaine blonde mais ma peur de finir par la blesser l’emporte sur tout le reste et … oui je continu de jouer au con. Je continu de m’égarer dans mes pensées sans trop savoir de quelle façon j’en suis arrivé à réfléchir à Zélia et je redescend sur terre alors qu’Ivy reprend la parole. Lui casser les dents ? A elle ? Sûrement pas ! Il est vrai qu’en réalité je ne sais pas le véritable comment du pourquoi la jeune femme en arrivée là concernant sa relation avec Ezra, mais qu’importe, jamais je ne pourrais lui faire le moindre mal et je ne laisserai jamais personne lui en faire non plus. Acceptant de cesser de parler de ce qui ne va pas pour elle, je vois tristement notre conversation déviée vers moi et si j’en grimace je ne repousse l’inévitable. Je parle de ma situation à peu de personne, pas même à mon frère, mais je sais qu’il va le falloir parce que tôt ou tard – et malgré les paroles de Zélia – ça finira par se savoir. « Je suis plus compliqué que n’importe qui sur cette planète, à part peut-être mon frère mais ça c’est parce que nous sommes jumeaux. » Dis-je en m’éloignant un peu du sujet jusqu’à planter mon regard dans celui de ma meilleure amie tout en réfléchissant sérieusement à la sa question et en étant toucher par ses derniers mots. « Non … » Et je le sais. Je le sais depuis un moment. Si je perds Zélia je sais que je ne serais jamais heureux avec une autre femme sans vouloir dramatiser. Elle fait de moi quelqu’un de meilleur. Sa simple présence me permet d’oublier tous mes soucis et l’amour que je porte pour elle me pousserait à décrocher la Lune s’il le fallait et pourtant je repousse toute idée de couple. « Mais imaginons cinq minutes qu’un jour, sans explication, je devienne un connard, je n’ai pas la moindre envie de la faire souffrir, elle mérite tellement mieux. » Elle mérite d’être heureusement, comme n’importe qui, mais peut-être encore plus avec ce qu’elle a pu vivre cet été. « Et … il y a quelque chose dont je dois te parler. » Puisque nous en sommes à parler de ma relation avec Zélia autant mettre les deux pieds dans le plat, non ?

Je roule des yeux pour la énième fois en entendant Ivy m’affirmer le fait qu’il n’y a pas plus compliqué que moi. Je veux bien la croire même si je suis persuadé qu’en cherchant bien nous serions capable de trouver une perle rare. Pour être sincère, je ne suis simplement pas très doué et il est aussi fort probable que je ne sois pas de cette planète mais ça, pour le moment, je n’en ai pas trouvé la preuve bien que je continu d’espérer … secrètement tout du moins. Ce que j’attends ? Excellente question. Peut-être le fait de ne plus être un con même si j’ai l’impression que pour ça il va me falloir un petit moment … du temps qui risque de me faire perdre Zélia d’ailleurs. Posant mes iris sur ma meilleure amie et l’écoutant attentivement, je ne peux pas m’empêcher de pincer mes lèvres. Je sais que la Zêta ne veut pas mieux que moi, j’ai fini par le comprendre seulement le souci est que moi je veux mieux pour elle. Je tiens trop à elle pour risquer de la faire souffrir et tant que je saurais que c’est le risque qu’elle court avec un coureur de jupon comme moi, je ferais tout pour qu’elle soit heureuse en m’éloignant même si j’en pâtis par la suite – ce qui est déjà le cas en passant. « J’attends le jour où je serais moins compliqué. » Fini-je par lui répondre même si cette réponse est parfaitement stupide et ampli d’ironie. Enfin, Ivy a raison. Je dois arrêter d’être actuellement un connard et mettre de côté mes peurs, ma peur, et laisser Zélia faire son choix tout autant que moi puisque, après tout, dans une relation on s’implique à deux. Vint ensuite le moment où mettre les pieds dans le plat m’a semblé être une bonne idée. Après coup c’est un peu moins le cas, mais à présent que je suis lancé je ne peux plus me défiler, pas alors que la brune me regarde avec inquiétude et que je la connais assez pour savoir qu’elle ne me lâchera pas avant de savoir. « Le fait qu’elle soit enceinte c’est un secret pour personne, on est d’accord ? » Question purement rhétorique, il n’y a qu’à voir le ventre bien rebondi de la blonde pour savoir que loge derrière son nombril un petit être fragile. « Ce qui est en revanche su que de deux ou trois personnes pour le moment c’est que le père c’est pas l’autre abruti de Mason mais moi. » Je pourrais terminer par un « supriiiiise ! » mais je préfère m’en passer, la bombe est déjà assez grosse comme ça, je préfère ne pas en rajouter.

Dire que je n’ai même pas parlé de ça à Soren. J’ai une totale confiance en mon frère, il est mon jumeau après tout, mais je n’ai pas eu envie de l’ennuyer avec ça, de l’ennuyer et de l’inquiéter. Bref, j’ai donc gardé la vérité pour moi jusqu’à ne plus en être capable et je me suis tourné vers mon meilleur ami qui souligna parfaitement à quel point j’avais pu être un idiot inconscient. Maintenant c’est à Ivy que je compte me confier et si j’angoisse quelque peu à la pensée de lui confier la vérité je ne préfère même pas imaginer ce que sera mon état le jour où j’en parlerais à Soren – parce que oui, il faut que je le fasse. Je me lance enfin, débutant pas une question purement rhétorique histoire de la mettre sur la piste – ou pas – puis je lui dévoile la vérité, je lâche la bombe. La voyant ouvrir la bouche sans être capable de répliquer quoi que ce soit j’ai senti une certaine panique me gagner avant qu’elle ne parvienne enfin à prononcer un mot. Bon, ce n’était pas grand-chose mais au moins j’ai l’assurance qu’elle n’est pas totalement en état de choc, c’est déjà un bon point. Ses questions posées les unes après les autres sans me laisser le temps d’y répondre me font soupirer. Je me tourne sur le dos et fixe le plafond au-dessus de nous, mes mains à présent croisées sur mon ventre. « Parce qu’il y a pas beaucoup de personnes qui sont au courant du fait que je l’ai rejoins cet été et encore moins de personnes savent qu’on a couché ensemble. » Explique-je quant au fait que personne ne se doute que Mason n’est pas le père du bébé. A vrai dire jusqu’à voir la date de conception approximative de l’enfant, je n’avais pas le moindre doute quant à la paternité de l’Alpha et autant dire que mon état de choc en apprenant la vérité avait été quelque chose ! « Et bien sûr que je vais être là pour elle … pour elle et pour le bébé, je suis con mais j’ai quand même mes limites. » Dis-je en roulant des yeux. Mon angoisse due à cette discussion me permet de rester calme, peut-être un peu trop calme d’ailleurs. Je fini par tourner la tête vers Ivy. « Touché ! Mais c’est pas tellement le fait de savoir si je veux être avec elle ou non, c’est la peur d’être avec elle et de la blesser parce que je ne serais pas capable d’être sérieux. » En clair, je suis un crétin qui va devenir père et qui ne sait plus quoi faire de sa vie … génial !

S’il y a une chose dont je suis certain c’est que cette nouvelle ne va pas être une surprise que pour Zélia et moi. Jamais nous ne nous étions attendus à apprendre une telle chose. Pas un seul instant je n’avais imaginé être le père du bébé qu’elle porte puisque pas un seul instant je n’avais douté de moi. Je prends toujours mes précautions ne tenant pas particulièrement à repeupler la planète – bon j’exagère quelque peu – et pourtant … pourtant je vais être père, c’est désormais indéniable. Ma surprise est toujours présente et je doute qu’elle me quittera rapidement ainsi je ne suis pas surpris par la réaction de ma meilleure amie. A vrai dire, Ivy a la réaction la plus normale qui soit, surtout lorsqu’on sait à quel point la jeune femme me connaît. Ce genre d’événement n’est pas supposé m’arriver, pas tout de suite, pas alors que je suis … moi. « Désolé. » Souffle-je alors qu’une petite moue mal à l’aise prend place sur mon visage. Oui, j’aurais dû l’informer mais il est vrai que je suis parti rejoindre Zélia sur un coup de tête mais j’aurais tout de même dû lui dire. Je réfléchi ensuite à sa question, calculant mentalement tous les jours qui se sont écoulés depuis que je sais la vérité, puis je pose mon regard sur la brune. « Exactement dix-sept jours. » Affirme-je en agitant la tête malgré le fait que nous soyons toujours allongés. Je finis d’ailleurs par me relever en l’écoutant, fixant un point droit devant moi pour finalement reporter vivement mon attention vers Ivy alors qu’elle me compare à Ezra. Ce n’est pas que je ne suis pas particulièrement fan d’être comparé à lui même si ça part d’une bonne intention, mais un peu tout de même. « Je te déteste aussi d’avoir dis ça. » Déclare-je tandis qu’une grimace déforme les traits de mon visage. Je reprends pourtant vite mon sérieux et baisse les yeux pour fixer mes mains avant de passer l’une d’elle dans mes cheveux. « Mais t’as sans doute raison. » Concède-je dans une énième soupire. Je retourne m’allonger dans mon lit, prenant position sur mon flanc, de sorte à pouvoir regarder Ivy sans difficulté tout en utilisant mon coude comme oreiller. « Si on parlait d’autre chose que de nos problèmes ? Tu tiens à dormir où aller faire un tour te tente ? » Personnellement je n’éprouve plus la moindre fatigue. Certes, je me sens encore un peu dans les vapes mais prendre l’air me fera le plus grand bien … ça nous en fera à tous les deux.

Si j’ai une idée de ce que je compte faire ? Pas vraiment … j’ai peut-être une ébauche d’idée mais je ne suis sûr de rien, comme souvent dernièrement. J’ai l’impression d’avancer dans le brouillard et que ce dernier n’est pas prêt de se dissiper. Je suis presque aveugle sur un chemin qui est censé m’emmener vers mon avenir bien qu’il m’effraie désormais. Jusqu’à présent je ne m’imaginais pas un seul instant devenir père. Non, je me voyais terminer mes études, devenir médecin avant de construire une famille et voilà que je fais tout à l’envers. Je me doute bien que c’est la même chose pour Zélia et tout les deux nous avons du pain sur la planche concernant notre futur rôle … autant dire que je risque d’appeler au secours bien souvent ma belle-sœur. Chassant toutefois ceci de mon esprit, je me focalise sur Ivy et me rappelle que je n’ai pas encore répondu à sa question. « Pour le moment je ne sais pas trop, mais dès qu’on rentre à New Haven je te promets d’y réfléchir sérieusement. » Dis-je, sincère. De toute manière ai-je d’autres options ? J’en doute. Quant au reste, je ne peux pas m’empêcher de rire et je me retiens de faire la moindre réflexion vis-à-vis de ce que la brune vient de me dire, je préfère la laisser croire que, une fois de plus, elle a raison avant de lui proposer d’aller faire un tour, ce qu’elle accepte. Debout bien plus vite que moi, j’attrape sa main et me lève à mon tour. Je passe ensuite un bras autour de ses épaules et embrasse le sommet de sa tête. « Allons faire un tour sur la plage, j’ai besoin d’air frais. » Annonce-je en entraînant presque aussitôt Ivy hors de la chambre puis hors de l’hôtel en prenant la direction de la plage. Je peux encore sentir les effets négatifs de l’alcool sur ma personne et l’air extérieur ne me fera vraiment pas de mal. Arrivés sur la plage, je me débarrasse de mes chaussures et vais frôler le sable frais de mes pieds avant de me tourner vers ma meilleure amie. « C’est bien moins étouffant que ma chambre. » Réplique-je, un large sourire venant de nouveau étirer le coin de mes lippes.

J’évite toujours de me fermer aux autres, surtout aux personnes qui composent mon entourage, toutefois c’est bien souvent plus facile à penser qu’à faire. Ce n’est pas que je ne fais pas confiance à mes proches, au contraire, seulement je n’aime pas l’idée de venir les ennuyer avec mes soucis personnels, ce que l’on fini par me reprocher et Ivy n’échappe pas à cette règle. Je l’adore sincèrement, je serais toujours là pour elle mais je ne veux pas la tracasser plus que nécessaire. Néanmoins, j’acquiesce alors qu’elle me dit qu’elle sera là pour moi si j’ai besoin. Je le sais bien et j’apprécie vraiment l’intérêt qu’elle me porte et qui est réciproque. Ne voulant pas m’étaler plus longuement sur le sujet, nous quittons donc ma chambre ainsi que l’hôtel afin de nous rendre sur la plage. « Promis, je vais me retenir. » Affirme-je quand au fait de ne pas lui vomir dessus, puis nous atteignons la plage. A cette heure de la soirée on ne peut pas dire qu’il fasse très chaud, mais je trouve les températures tout de même agréables … sauf quand le vent se lève. « Une maison sur la plage, c’est vrai que ça pourrait être agréable. » Déclare-je en y réfléchissant sérieusement même si penser aussi loin m’est difficile, après tout je ne sais même pas ce que je compte faire la semaine prochaine. Je pose mon regard sur ma meilleure amie perdue dans la contemplation des étoiles et discrètement je la rejoins. « J’ai envie d’essayer quelque chose … » Annonce-je sur un ton mystérieux, un petit sourire aux lèvres. Sans lui laisser le temps de réfléchir, je la prends dans mes bras et cours droit vers l’eau non sans faire quelques zigzags. Le contact de l’eau salée sur ma peau me fait frissonner mais ce n’est pas si froid que ça, pas alors que la soirée est fraîche. Je m’avance un peu plus dans l’eau, le tout en même pas deux minutes et baisse la tête vers Ivy. « Sache que je t’aime. » Lui confie-je avant de nous laisser tomber dans l’eau ne voulant pas prendre risque de la jeter avec l’obscurité qui nous entoure et notre état.

Je suis un grand gamin, oui je le sais parfaitement et je ne compte pas changer tout de suite … Non j’espère pouvoir encore en profiter un maximum avant de devoir être plus responsable même si je doute d’en être totalement capable. Je ne dis pas que je risque d’être un danger public avec mon futur enfant – même si c’est tout de même assez probable – mais je ne vais pas changer de caractère du jour au lendemain juste parce que je le dois. Seulement ce soir ce n’est pas à cause de mon avenir proche que j’agis comme un enfant, c’est parce qu’Ivy et moi avons besoin de nous changer les idées et de nous rappeler que, finalement, nous sommes encore jeunes, que nous avons la vie devant nous et qu’il faut en profiter. Alors j’ai agis de manière spontanée ou presque. J’ai saisi Ivy et je me suis précipité en direction de l’eau de la manière la plus lamentable qui soit. Tituber n’est déjà pas franchement agréable et pratique mais tituber dans le sable est quelque peu ... dangereux, mais par chance nous sommes arrivés en un seul morceau dans l’eau malgré les craintes de ma meilleure amie. L’eau me fit l’effet d’une claque, d’une claque bien froide qui eu le don de me réveiller bien comme il faut alors que le rire de la brune me fait sourire de bon cœur. « Totalement et irrémédiablement fier. » Déclare-je en l’éclaboussant à mon tour. Parfois les choses les plus simples de la vie sont celles qui suffisent pour nous rendre heureux. Je sais que je commence à philosopher tout seul mais ça n’en reste pas moins ce que je pense sur le coup et j’ai bien besoin de ça en ce moment. « Je ne serais pas allé vérifier si jamais ça t’as traversé l’esprit. Je t’aurais jeté dans l’eau avec ou sans maillot de bain sous tes vêtements. » L’informe-je alors qu’un sourire idiot étire mes lèvres. Je fais quelques brasses dans l’eau fraîche, nageant à contre courant et reviens devant Ivy sans cesser de bouger les bras afin de conserver un peu de chaleur. « Par moment j’oublie que la vie peut être si simple … j’ai l’impression de vivre dans un film les trois quarts du temps. » C’est surtout le cas depuis que je suis arrivé à Yale, depuis que j’ai rencontré mon jumeau lors de notre entrée chez les Alpha et ça ne s’est pas réellement arrangé avec les années.

L’eau est gelée, bien plus que je n’aurais pu l’imaginer en courant droit vers cette dernière. J’y avais déjà goûté en journée, alors que le soleil des Bahamas brunissait un peu ma peau – plus qu’elle ne peut déjà l’être – et autant dire que ce n’est pas du tout la même chose que ce soir. Je pourrais presque claquer des dents si je ne me concentrais pas autant uniquement pour ne pas avoir l’air d’un grand frileux … et puis je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Ivy cessant de m’éclabousser, j’en fais autant et nage sur place pour me tenir chaud alors qu’elle se laisse flotter sur le dos. Un rire m’échappe en l’entendant me dire qu’elle m’aurait traité de pervers si j’étais allé vérifier sous ses vêtements, je n’en doute pas un instant. « C’est pas comme si je ne l’avais pas fais par le passé. » Glisse-je en prenant ainsi un air parfaitement innocent. Elle est certes ma meilleure amie, mais je n’oublie pas notre passé car je ne le regrette pas, c’est ce qui nous a mené à notre amitié d’aujourd’hui. J’attrape ses mains que je garde au creux des miennes après que la Zêta soit montée sur mon dos, puis je me contorsionne quelque peu pour croiser son regard. « T’as conscience qu’un marché veut que si je fais quelque chose, tu dois en faire de même en retour ? » L’interroge-je en essayant d’être sérieux sans y parvenir. « Je te promets d’aller lui parler dès qu’on sera de retour … en attendant je mets mon ego de côté et t’avoue que je meurs de froid. Alek va probablement rentrer à l’aube, je t’offre généreusement mon lit et ma couette. » Déclare-je en embrassant le dos d’une de ses mains pour ensuite sourire. Si je reste plus longtemps dans l’eau je sens que je vais ressortir schtroumpf car tout bleu.