Depuis ce matin je tournais en rond dans les rues de la ville. Je n'avais pas eu le courage de rentrer dans ma chambre et d'affronter Liam. Même si je savais qu'il n'était pas au courant de ma petite affaire de la veille, j'avais peur de sa réaction lorsqu'il me verrait. J'avais vraiment très mal agis et je me sentais vraiment stupide. C'est moi qui avait pris l'initiative d'y aller tranquillement et c'était moi qui venait de tout détruire. Vers 00h00 je décidais de rentrer à l'hôtel en espérant ne pas le croiser. Une fois devant la porte de notre chambre j'hésitais quelques secondes. "Prend un visage tout à fait normal Lexie, rien ne s'est passé, tout est normal ! " ne cessais-je de me répéter. Evidemment que rien n'était normal, à commencer pas notre relation. Je ne savais même pas ce qu'on était : Un couple ? Pas vraiment. Des Amis ? Plus que ça je l'espérais. Je pris une grande respiration avant de pousser la porte et de voir...Liam sur notre lit. Il ne dormait pas et j'avais la nette impression qu'il m'attendait. « Hey, je pensais pas que tu serais encore éveillé. J'étais en ville et j'ai pas vu le temps passer. »L'excuse la plus minable au monde, non mais vraiment je n'avais rien de mieux à dire ?

Je déposais mes affaires sur une chaise et vint m'asseoir sur le lit. « Il faut croire que le sommeil a aussi décidé de me faire défaut. » me dit-il sans me lancer un seul regard. Soit il était fâché de mon escapade durant toute une journée ou soit quelque chose n'allait pas. J'optais pour la seconde option même si je savais très bien ce qui pouvait le rendre ainsi. J'avais été repéré c'est sûr sinon il n'agirait jamais de la sorte. Tout ce que je pouvais faire c'était espérer que tout s'arrange entre nous. Mon cerveau avait été en ébullition depuis maintenant 24 heures et j'en avais marre de penser à ce qu'il pourrait dire ou faire s'il apprenait la vérité. Ça se trouve je me faisais des films et il était juste de mauvaise humeur. Je me rapprochais de lui en souriant comme si je n'étais au courant de rien : « Qu'est-ce qui ne va pas ? J'aime pas te voir comme ça.» Je voulais qu'il me regarde dans les yeux comme je le faisais à présent mais j'avais l'impression qu'il n'était pas prêt à regarder, en face, la traître que j'étais.

Il retint un rire que je n'avais encore jamais vu sur son visage avant de souffler : « Rien, juste une prise de conscience. » Une prise de conscience ? Je ne comprenais pas vraiment la situation dans laquelle je m'étais mise ou je ne voulais pas comprendre. C'était évident pourtant : j'avais fais une connerie et je devais tout faire pour la réparer. Nous nous étions déjà parlés de notre passé et le sien n'était pas si plaisant, comme le mien enfaite, mais il avait depuis ce jour, du mal à donner sa confiance et voilà que je refaisais les mêmes erreurs qui le hantait. « Alors continue ta vie, je vais reprendre là mienne.» Quoi ? Non ! Ce n'était pas ce que je voulais et j'étais persuadée qu'il ne le voulait pas non plus. Il ne me regardait toujours pas comme si j'étais indifférente à ses yeux. J’attrapais son bras pour le forcer à me faire face. « Liam t'es sérieux là ? Je croyais qu'on s'était mis d'accord pour y aller tranquillement et je...commence à m'attacher à toi. Si j'ai fais quelque chose dis le moi une bonne fois pour toutes.» lui dis-je en haussant la voix. J’espérais tellement qu'il n'avait pas appris pour la vieille sinon je pouvais lui dire adieu définitivement.

Il tourna sa tête vers moi et je pouvais voir dans ses yeux à quel point il était en colère après moi mais surtout déçu. Il se redressa, se libéra de mon emprise et fit quelques pas dans la pièce, ce qui ne faisait qu'accentuer mon mal être. « Tu veux savoir ce qui ne vas pas ? » J’acquiesçais de la tête et même si je n'avais pas effectuer ce geste, j'étais persuadée qu'il aurait quand même continué à parler. « J'ai fait tout les efforts Lexie, j'ai accepté de garder mes distances, j'ai tout fait pour que ça soit facile pour toi alors que pour moi, c'était compliqué ! » dit-il fermement. J'acceptai tout ce qu'il avait à me dire, c'était de ma faute après tout, je l'avais trahis et je ne le méritais pas. « Tu connais des parties de mon passé alors comment t'as pu faire ça ? » Si je disais que l'alcool m'avait, en partie, influencer pas sûr qu'il puisse me croire. C'était la première fois de ma vie que je me retrouvais dans cette situation et je me détestais pour ce que j'avais fais, maintenant je m'en rendais compte. Étais-ce trop tard ? Certainement pas, il n'est jamais trop tard quand il s'agit de bonheur. « Ce que t'as fait, c'est de t'envoyer en l'air avec… » Avant qu'il ne finisse sa phrase, je me lève du lit et vient le rejoindre. Instinctivement je prend sa tête entre mes mains et des larmes commencent à perler le long de mes joues. « Je sais...je suis tellement désolé..tu peux pas savoir à quel point je m'en veux. Laisse moi une chance de me rattraper.» dis-je en plongeant mon regard brillant dans le sien. Ma voix était toute tremblante dû aux larmes et pour la première fois je n'étais plus sûre de moi. Je voulais tellement effacer ce qu'il s'était passé pour tout recommencer.

Comment avais-je pu penser une seule seconde que mon erreur s'effacerait avec un simple désolé ? Non vraiment je n'étais pas fière de qui j'étais en ce moment et je voulais tout réparer MAINTENANT. j'avais toujours eu cette mauvaise habitude de tout avoir dans la minute où je le demandais mais bien sûr quand c'était quelque chose que je voulais vraiment rien n'était aussi facile. Je balayais ces larmes, qui n'étaient d'aucunes utilité ici, de plusieurs battements de cils avant qu'il ne m'échappe de nouveau. Il se libéra de mon emprise et j'avais l'impression de le perdre une bonne fois pour toute. Comme s'il n'y aurait pas de retour en arrière cette fois-ci. «Elle aussi me l'avait dit. » Il m'avait raconté son douloureux passé amoureux et comme une imbécile j'avais exactement répété les mêmes erreurs que cette conne qui lui avait brisé le cœur. Non vraiment j'aurais beaucoup de mal à me pardonner cette fois-ci. La seule chance que j'avais de trouver mon bonheur était tombée à l'eau pour une simple partie de jambes en l'air. « Liam...» essayais-je d'articuler sans le moindre succès. «Du coup reste avec lui et on en restera là.» me dit-il tout en se détournant de moi. Non, je ne pouvais le laisser partir sans rien faire, sans même essayer de le retenir. « Mais t'as toujours pas compris ? C'était une erreur cette nuit. Ezekiel ne représente plus rien pour moi il appartient à mon passé.» dis-je en marquant une courte pause. « La seule personne avec qui j'ai envie d'être...c'est toi.» Tout ce que je disais là était sincère et me rappelait étrangement les mots que j'avais prononcé lorsque mon père m'avait interdit de revoir Ez lorsque nous avions encore 18 ans. Je me rapprochais de lui qui s'était comme figé sur place. Certes il pouvait ne plus me parler, ne plus me regarder mais au moins il aurait entendu ce que je ressentais vraiment pour lui.

«Et puis quoi ?» Je n'avais pas l'habitude le voir en colère. Enfaite je crois bien que c'était la première fois que je le voyais ainsi. J'étais profondément déçu de moi-même, de ce que je lui avais fais. Je ne l'avais pas seulement trahis, je m'étais aussi trahis : la personne que je pensais être n'était qu'une façade une image. Je n'avais aucune valeur maintenant en tout cas plus pour Liam. «Tu vas continuer à vouloir plaire à un monde qui ne t'aime pas toi mais ton nom ? Tu vas continuer à agir par obligation et pas par choix ? » J'avais l'impression de me faire réprimander par mon père, l'impression d'avoir fait une bêtise irréparable. «Car attendre, accepter d'être l'ombre je l'ai fait et tu m'as viré de ta vie ! » Viré de ma vie ? C'est lui qui faisais ça tout seul. « Tu crois que c'est facile pour moi ? J'ai été élevé comme ça, j'ai vécu dans un milieu que tu ne pourras jamais comprendre. Les règles sont très strictes dans ce milieu-là , on te range dans des cases et si tu n'es pas parfait et irréprochable tu peux être sûr que tu en feras les frais.» lui dis-je en haussant le ton. Moi aussi je savais crier, il n'était pas le seul. « Et si tu penses que je te raye de ma vie sache que tu as tords, c'est toi  et toi seul qui te met à l'écart. Si tu le voulais vraiment, tu me pardonnerais et on pourrait avancer au lieu de rester sur un fait passé.» Je savais ce qu'il avait vécut, je savais que ce n'était pas facile pour lui, mais à vrai dire ça ne l'était pour personne dans cette pièce. 

Je savais que j'avais commis une erreur mais l'admettre à voix haute était deux fois plus difficile pour moi, j'espère qu'il s'en rendait compte car je ne m'étais jamais mis plus bas que terre pour un mec...jamais. La gorge nouée, je ne savais plus quoi répondre, je n'étais même pas sûr d'avoir encore la force d'argumenter avec lui. « Ça va être ça ta réponse ? Que quoi que tu fasses, tant que nous en parlons alors qu'il est passé il n'a pas la moindre importance ? C'est l'idée ? » Je fermais les yeux tout en baissant la tête. Depuis le début je m'étais mal exprimée et je peinais à trouver une excuse valable car il n'y en avait tout simplement aucune. « Non ce n'est pas ce que je voulais dire. » bredouillais-je faiblement. De toute façon rien de ce que je pouvais dire pour ma défense n'irait, je savais que je n'étais pas la victime dans l'histoire. « Et oui, je ne pourrais jamais comprendre ton milieu, mais crois moi, toi non plus tu ne comprendras jamais d'où je viens...  » dit-il tout en reculant de quelques pas avant de continuer : « Sinon tu aurais compris que ces six ans que j'ai mit à m'attacher à quelqu'un ne serait pas anodin... Et ce quelqu'un c'était toi. » Des larmes de rage roulèrent le long de mes joues. J'étais en colère contre lui, contre moi, contre tous. Je n'avais pas l'habitude d'admettre mes erreurs et c'était une grande première que j'aurais préféré ne jamais connaitre. Aller Lexie, reprend toi, ce n'est pas un mec qui allait te mettre dans cet état, surtout un Kappa. D'un revers de la main je séchais mes larmes et pris un ton qui se voulait glacial : « Non tu as raison, mais maintenant je me demande si j'ai vraiment envie d'en connaitre plus. Je comprendrai que tu veuilles changer de chambre pour la fin du séjour, en tout cas si tu ne le fais pas je le ferrais. » dis-je en rejoignant la salle de bain. De dos je ne laissais rien paraitre mais j'étais anéanti par tout ce que je lui disais. Je préférais souffrir que d'arranger les choses, un vilain défaut que j'avais, à préférer la facilité quand il s'agissait d'une histoire de cœur.